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Un rapport de l’UNESCO recommande l’augmentation des budgets publics consacrés à la transformation numérique au sein des systèmes éducatifs en Tunisie et au Maghreb arabe.
L’organisation des nations unis pour l’éducation, les sciences et la culture (UNESCO) a lancé mardi 26 novembre 2024 à Tunis une nouvelle publication annuelle portant un regard sur différents aspects de l’éducation au Maghreb. Pour 2024, la série s’est concentrée sur la transformation numérique au sein des systèmes éducatifs de la région, sous le titre : « De Chenille à Papillon ».
La publication a été élaborée en collaboration avec les ministères de l’Education de cinq pays (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie) et est lancée au niveau national dans chaque pays.
Cinq dimensions fondamentales en ce qui concerne la transformation numérique sont évaluées dans le rapport :
- la coordination et le leadership,
- la connectivité et les infrastructures,
- le coût et la durabilité,
- les capacités et la culture de transformation,
- le contenu et les curricula.
Ce document intègre aussi des axes transversaux tels que les données, l’intelligence artificielle, l’égalité des genres et les partenariats stratégiques, tout en mettant en lumière les avancées spécifiques à chaque pays.
La publication préconise ainsi d’intégrer la transformation numérique à la gouvernance de l’éducation et de la considérer comme un axe stratégique, au-delà d’un défi technique. Définir une vision stratégique concertée et exhaustive pour l’intégration technologique permettrait en effet de renforcer la coordination intersectorielle.
Le rapport recommande également de cibler les inégalités d’accès à Internet entre zones rurales et urbaines, notamment parmi les populations isolées et les groupes plus marginalisés, et de coordonner les investissements visant à moderniser les infrastructures numériques avec des solutions innovantes, telles que des hubs numériques partagés ou des laboratoires d’apprentissage mobiles.
Le rapport prône par ailleurs l’accroissement des opportunités de développement des compétences numériques au profit des filles et des femmes et de promouvoir les carrières féminines dans les sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STIM) dès les premiers niveaux, afin de réduire les écarts de genre.
Selon la publication de l’UNESCO, une transformation numérique réussie sera soutenue par la mise en œuvre de cadres de compétences numériques et une meilleure formation des enseignants, tout en évaluant mieux l’impact de la formation des enseignants sur l’intégration des outils numériques dans les pratiques pédagogiques.
Parmi d’autres recommandations, le rapport recommande enfin d’améliorer l’interopérabilité des données et l’adoption de cadres réglementaires clairs pour l’utilisation éthique de l’intelligence artificielle (IA) en éducation, tout en formant les enseignants aux outils d’IA.
Le directeur du bureau régional de l’Unesco pour le Maghreb, Eric Falt, a indiqué au cours d’une conférence, organisée au centre international de formation des formateurs et de l’innovation pédagogique à Tunis, que ce rapport comprend une série de bonnes pratiques et des recommandations stratégiques pour renforcer la transformation numérique dans la région du Maghreb, guider les politiques publiques et les investissements et faciliter les partenariats.
Il a affirmé que ce rapport recommande de définir une vision stratégique concertée et exhaustive pour l’intégration des technologies dans l’enseignement et l’éducation et de venir à bout des inégalités d’accès à internet entre les zones urbaines et rurales, notamment parmi les populations isolées et les groupes les plus marginalisés.
Le directeur du bureau régional de l’UNESCO pour le Maghreb a relevé que ce rapport préconise l’augmentation des budgets publics consacrés à la transformation numérique dans les systèmes éducatifs en vue de moderniser l’infrastructure numérique en optant pour des solutions innovantes dans ce domaine, telles que la création de centres numériques conjoints, ou des laboratoires d’apprentissages mobiles, outre la possibilité d’explorer d’autres sources comme les fonds des agences de développement et les partenariats publics-privés.
« Ce rapport prône l’accroissement des opportunités de développement des compétences numériques au profit des filles et des femmes et la promotion de leurs parcours professionnels dans les domaines des sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques dès les premiers niveaux en vue de réduire les écarts de genre, outre l’utilisation éthique de l’intelligence artificielle » a-t-il précisé.
Et d’ajouter: « le chemin de la transformation numérique peut sembler long et périlleux pour atteindre les résultats requis et garantir une utilisation étudiée, inclusive, accessible et abordable des technologies numériques en vue d’assurer une éducation de qualité, qui en vaut certainement la peine ».
De son côté, le ministre de l’éducation a indiqué dans son allocution, dont lecture a été donnée par le directeur général du centre national des technologies de l’éducation (CNTE) M. Skander Ghenia, que cette rencontre constitue une opportunité de dialogue à la lumière des développement rapides qu’ont connu les transformations numériques, « d’ou la nécessité d’opter pour des changements au niveau des méthodes traditionnelles d’enseignement et d’instaurer une infrastructure numérique inclusive et durable des systèmes éducatifs » a-t-il dit.
Il a signalé que le changement des méthodes traditionnelles d’enseignement en Tunisie sera réalisé à la faveur de la formation continue des enseignants qui confortera l’adhésion à ce choix stratégique, dont le ministère de l’éducation œuvre à instaurer depuis des années, affirmant que le volet de la formation en matière des transformations numériques constitue l’un des plus grands défis à relever par le ministère de l’éducation, en vue de garantir la réussite de ce processus.